À la recherche de l’instant présent
À la recherche de l’instant présent

À la recherche de l’instant présent

Hier, j’échangeais avec un ami sur sa difficulté à profiter pleinement du moment présent. Il me disait être souvent pris entre les ruminations du passé et les projections vers l’avenir… Un ressenti universel, non ? Personnellement, je suis du genre à trop penser au future, à toujours me projeter. Et toi ?

Alors forcément, quand une amie m’a recommandé un podcast sur le sujet (Laury Thilleman et Ludovic Dujardin (co-createur de Petit Bambou), Le pouvoir de l’instant présent), je n’ai pas hésité. Ce matin, je l’ai enfin écouté… et ça a fait écho. Alors, j’en profite pour poser ici ce que j’en ai retenu, en y mêlant quelques outils et réflexions personnelles.

Ce qui est abordé :

  • Pourquoi est-ce si difficile de vivre pleinement le présent ?
  • Les peurs et le culte de la performance
  • L’instant présent n’a pas d’objectif
  • C’est quoi l’essentiel ?
  • Comment s’ancrer dans le moment présent ?

Pourquoi est-ce si difficile de vivre pleinement le présent ?

Une des pistes évoquée dans le podcast est : On nous apprend à performer, pas à être.
Depuis toujours, on nous pousse à atteindre des objectifs, à optimiser notre temps, à prévoir l’étape suivante… moi la première ! Et ça a ses avantages.
Le problème ? À force de chercher à faire plus ou/et mieux, on oublie de juste être. L’instant présent n’a pas besoin de justification. Il est. Il existe, simplement.

Ce culte de la performance crée une certaine fragilité face au changement, et pourtant… Le changement est la seule chose constante dans nos vies.

Une autre approche serait d’adopter la posture d’un éternel débutant et observateur :

  • Débuter, c’est s’émerveiller.
  • Débuter, c’est être pleinement dans l’instant.
  • Débuter, c’est ne pas chercher à atteindre un objectif immédiat, mais juste à expérimenter.

Ces conditionnements commencent tôt. Un exemple, même dans les contes pour enfants, notre culture influence notre rapport au monde :
🇺🇸 Dans les contes américains, les monstres sont sous le lit. Le danger est intérieur, il se niche dans nos pensées et nos doutes… Il faut alors bouger pour y faire face, sortir serait moins dangereux que de rester immobile…
🇫🇷 En France, le danger vient de l’extérieur (notamment avec le grand méchant loup). On apprend à se méfier du monde (et du regard de l’autre) et à rester sur ses gardes. Et c’est souvent ce qui nous immobilise.

Aussi, dès l’enfance, nous cherchons la fierté de nos parents, puis une fois grands, nous passons notre vie à vouloir nous détacher de leur regard et de leurs attentes… Lun et l’autre restant « une réaction à… »

Se déconditionner c’est chercher ses propres « voi » : sa voie (son propre chemin) et sa voix intérieure (ne plus écouter les autres)… L’un étant lié à l’autre. Pour cela, la gymnastique de savoir comment on se sent et ce que l’on veut « là, maintenant » est une base solide !

L’instant présent n’a pas d’objectif

C’est la grande difficulté lorsqu’on commence par exemple la méditation. On veut méditer « pour »… être plus calme, être plus concentré, être plus performant. Mais la méditation n’a pas d’objectif en soi. Elle invite juste à accepter ses pensées, à les observer sans chercher à les contrôler.

Le stress, c’est d’être ici alors qu’on veut être là-bas.

Eckhart Tolle

Le cerveau produit 60 000 pensées par jour, et la majorité sont négatives. (« 60 000 pensées par jour dont 80% en moyenne sont négatives et 95% sont récurrentes », source). La méditation aide à les trier, les classer, et à ne pas les laisser nous submerger. En fait, elle est un entraînement pour faire les choses avec plus de présence.
Comme le jogging, ça vient avec la pratique, mais bonne nouvelle : ça ne demande pas des mois d’entrainement pour en ressentir les bienfaits ! En seulement 10 minutes par jour pendant une 10ène de jours, on observe déjà des effets positifs. Et c’est quand même moins fatigant qu’un jogging. 😆

Ne pas attendre pour réaliser l’essentiel

Un autre point dans les différents échanges que je peux avoir (et aussi parfois, que je me dis à moi-même…), c’est cette fameuse phrase… « Je ferai ça quand j’aurai… »
Quand j’aurai plus de temps. Quand j’aurai plus d’argent. Quand j’aurai plus confiance en moi. Quand je serai mieux organisé(e)…

On a souvent tendance à croire que le bon moment viendra plus tard, que les conditions idéales finiront par se présenter… Mais soyons honnêtes : est-ce que ce « plus tard » arrive vraiment un jour ?

Et si on retournait la question ?
Et si ce n’était pas l’atteinte d’un objectif qui nous permettait d’agir, mais l’action elle-même qui nous faisait avancer ? Car le danger, c’est qu’en attendant d’être prêt(e), on s’empêche d’expérimenter. On s’enferme dans une illusion de contrôle. On bloque le mouvement. Que devient l’eau quand elle n’est plus en mouvement ? Elle croupit…

L’action précède la motivation, et non l’inverse : Le premier pas crée le mouvement. Et ce mouvement, même minime, change déjà la donne. D’expérience, il n’y a jamais de bon moment ou moment parfait pour mettre quelque chose en place / changer quelque chose. C’est simplement de trouver l’équilibre entre se traiter avec douceur et se pousser à agir en sachant que le présent, ne reviendra pas deux fois.

Et le podcast rappel aussi les plus grands regrets de fin de vie, selon une infirmière en soins palliatifs qui les a recueillis :

💭 « Je regrette de ne pas avoir eu le courage de vivre ma vraie vie, et non celle que les autres attendaient de moi. »
💭 « Je regrette d’avoir trop consacré de temps à mon travail. »
💭 « Je regrette de ne pas avoir plus exprimé mes sentiments. »
💭 « Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis. »
💭 « Je regrette de ne pas m’être autorisé à être plus heureux. »

Chaque ligne est une petite claque….

Aujourd’hui est un cadeau, c’est pourquoi il s’appelle présent

Comment s’ancrer dans le moment présent ?

Une des pistes évoqué dans le podcast est de revenir au corps « tout simplement ».
Je me permet détailler le propos :

  • Bouger : sport, yoga, danse, surf… L’activité physique ramène instantanément à l’instant présent.
  • Écouter/jouer de la musique : une immersion sensorielle immédiate.
  • Créer de ses mains : peinture, écriture, collage… L’expression artistique est une forme de méditation.
  • Voyager et se positionner de nouveau en explorateur / en débutant

Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient.

Charles Caleb Colton

Enfin, si tu veux tester des pratiques quotidiennes simples dès que tu quittes cet article, je te propose trois outils qui peuvent t’aider :

1. La méditation🧘‍♀️

Pas besoin d’être un moine bouddhiste ! La pleine conscience, c’est simplement porter son attention sur le moment présent, sans jugement et sans chercher à tout contrôler.
Teste l’application Petit Bambou ou Headspace pour t’initier.

2. La respiration 🌬️

La cohérence cardiaque est une technique simple pour calmer l’esprit et le corps en 5 minutes chrono.
Le faire 5 min au réveil ou/et au couché (même dans son lit) c’est très simple.
L’application RespiRelax est top pour ça.

3. L’écriture ✍️

Le soir, prends 3 minutes pour noter trois choses positives de ta journée. L’idée est de réaliser ce qui est important pour nous.
Il te faut juste un carnet (pour éviter l’écriture sur écran avant de dormir).

Rappels essentiels

  1. Les outils proposés ne sont pas des outils révolutionnaires, ils sont simples à mettre en place.
    La vraie différence se trouve entre : savoir quelque chose et l’expérimenter réellement… Entre la théorie et la mise en pratique, sur soi, au quotidien.
  2. Est-ce que ce que tu veux faire a du sens POUR TOI ?
    Se lancer dans une routine quotidienne sans savoir / se rappeler POURQUOI, permettra d’évacuer cette routine aussi vite qu’elle est entrée dans ta vie.
    Donc si tu n’es pas sûr(e) de pourquoi tu veux intégrer une nouvelle habitude, prends un moment pour te poser ces questions :
    🔹 En quoi cela va-t-il réellement m’aider ? => Ce n’est pas claire, creuse !
    🔹 Est-ce aligné avec mes besoins et mes envies profondes ? => Tu ne sais pas quelles sont tes envies, explore !
    🔹 Est-ce que je le fais pour moi… ou parce que « il faudrait » ? => Celle-ci est magique 😆 car la motivation qui vient de l’intérieur est la seule qui vaille.
    Une routine qui a du sens pour toi est une routine qui dure et qui créera le changement souhaité.

Tout ce que nous avons à décider, c’est que faire du temps qui nous est imparti

Gandalf 🙂

Certes la citation est reprise d’un film mais elle n’en reste pas moins pertinente : Décider de ce qui est essentiel pour nous aujourd’hui entrainera les prochains jours sur tel ou tel chemin.


Le podcast qui m’a inspiré cet article, bonne écoute !